Peindre la lumière pour ne pas rester dans l'ombre
Appel d'urgence à Aristote !!! (2018-2019)
La série « Appel d'urgence à Aristote » :
Dans cette exposition, Don Diego nous fait explorer le mystère du rapport entre la philosophie et la représentation artistique. Sa création s'articule autour de sujets profonds comme la peur, l'angoisse, l'inconnu, très présents dans les sociétés modernes.
'' Echos de ses impressions et sensibilités, ses oeuvres reflètent aussi parfois un regard critique. Son intention est toujours de créer un dialogue avec le spectateur. '' -Sylvia Meillon (Artiste pair)
Des personnages et des formes indéfinies, sorties de son imaginaire, vous inviteront à plonger dans ce voyage à travers l'art et son rapport critique envers notre époque.
Don Diego trouve son inspiration à partir de photos et à partir de modèles sculptés avec de la pâte à modeler. Ce projet est une continuité dans la carrière de l'artiste qui s'ajoute à des expositions au Centre culturel de Trois-Rivières, à la Maison des arts de Laval, au Centre culturel Simon Bolivar de Montréal, et à des expositions à Brossard et à Longueuil.
Dans les coulisses
Peindre la lumière pour ne pas rester dans l'ombre
Prise de vue de session vidéo
Courte video de Don Diego à L'oeuvre en expliquant sa démarche. La galerie POPOP a accueilli l'exposition en février 2019.
Cette série de tableaux s’inspire de ma lecture d’Aristote. Le Philosophe est entre autres célèbre pour son art de la classification. Il fut notamment l’un des premiers à établir un classement pour les animaux. Néanmoins, quelque chose vient fragiliser le système aristotélicien : le monstrueux. Est-ce le nom pour les êtres qui échappent à toute classification ? Le monstre, pour Aristote, est un manquement à la finalité ; il n’a pas encore atteint la forme qu’il devrait avoir, il est incomplet.
Le monstre représente pour moi cette dimension insymbolisable du réel. Seulement, trop prompts à symboliser son surgissement, nous nous empressons de le capter dans les mailles de nos catégories. Le monstre, c’est le visage défiguré d’un réel insupportable sans nos classifications préfabriquées. Non pas un état transitoire vers une finalité, mais le signe de notre incomplétude existentielle. Le monstre montre les limites de nos classifications.
Dans mon premier tableau, nous pouvons voir un homme s’empresser de téléphoner à Aristote pour lui réclamer son aide. Peut-on supporter, à plus forte raison chez soi, la présence d’un monstre sans nom ? D’où vient ce besoin de mettre un nom sur un visage ? Y a-t-il un taxinomiste dans la salle, je n’y comprends rien ? Le premier réflexe devant ce surgissement du réel n’est-il pas de faire appel à un spécialiste, un scientifique ou un philosophe ? Cherchons-nous un réconfort dans un savoir déjà élaboré plutôt que nous interroger, de manière singulière, sur ce manque à être ?
Une série de tableaux s’enchaîne à ce premier tableau. Sur des formats plus petits, plusieurs portraits de monstres dont vous pouvez voir deux exemplaires. Ces portraits ont été peints à partir de petites sculptures de pâte à modeler, improvisées de ma main. Les tons neutres et froids sont amalgamés à du rouge, du bleu et du jaune afin d’imiter une amorce de mouvement ; le début d’une métamorphose. Car, c’est toujours le même monstre qui se transforme d’un tableau à l’autre, échappant ainsi à nos classifications.
Dans « Sans titre 1 », nous retrouvons le monstre du premier tableau. Maintenant, ce n’est plus le personnage du tableau qui doit faire face au monstre, mais bien nous-mêmes. C’est à notre tour d’interroger notre système de classification. Et, pour ceux qui comprennent trop rapidement, méfiez-vous ; le monstre a déjà pris une autre forme dans le tableau suivant. En effet, dans « Sans titre 2 », nous assistons déjà à la première métamorphose du monstre. Cette transformation devrait s’étendre sur environ une vingtaine de tableaux.
« Nul ne saurait décrire le monstre, aucun langage ne saurait peindre cette vision de folie, ce chaos de cris inarticulés, cette hideuse contradiction de toutes les lois de la matière et de l'ordre cosmique. »
Howard Phillips Lovecraft
Texte : Éric Pelletier
Si vous êtes intéressé à vous procurer une oeuvre, veuillez me contacter
Courriel - dondiegoart@gmail.com / Téléphone - 514-892-5070 (Montréal, Québec, Canada)